Les Tunisiens qui se sont connectés sur les réseaux sociaux ce lundi matin ont pu assister à une déferlante de publications sur le thème du « Harlem shake », cette danse tendance qui se répand comme une trainée de poudre sur la toile et qui n’épargne pas la Tunisie.
Particularité de notre pays : s’adonner à cette danse bon enfant est devenu un acte politique depuis que le ministre de l’Éducation a ouvert la boite de Pandore.
Le Harlem shake prend une tournure politique
Il y a quelques jours, les élèves du lycée Père blanc à Tunis se sont filmés en train de danser le fameux « Harlem shake » en déguisement lors d’une fête dans l’établissement. Scandalisé (ou peut-être influencé par certains jeunes islamistes), le ministre de l’Éducation Abdellatif Abid a annoncé l’ouverture d’une enquête disciplinaire sur ce qu’il présente comme des dépassements de la part de la direction du lycée.
Curieusement, le ministre avait été beaucoup plus discret lorsque des lycéens d’un établissement de la banlieue sud de Tunis avaient amené le drapeau national pour le remplacer par l’étendard noir des djihadistes. Les jeunesses d’Ennahdha semblent plus que jamais influentes auprès des plus hautes autorités de l’État.
Les jeunes réagissent au quart de tour
Les menaces de sanctions proférées à l’encontre de l’encadrement du Lycée Père Blanc ont sonné comme une atteinte à leur liberté par des milliers de jeunes qui ont aussitôt riposté. Les danses collectives « Harlem shake » se sont multipliées, et en quelques heures les réseaux sociaux ont vu affluer des dizaines de vidéos tournées aussi bien dans des lieux privés que dans des établissements d’enseignement secondaire et supérieur.
Un appel à la mobilisation a également rapidement été lancé. Plusieurs évènements Facebook invitent à un rassemblement « Harlem shake » massif vendredi 1er mars devant le ministère de l’Éducation. Quelques heures après son lancement, l’évènement a recueilli près de 6 000 promesses de participation pour une danse géante.
Retour du boomerang
Les caricatures mettant en scène des membres de la classe politique n’ont également pas tardé. Les déclarations du ministre ont achevé de décrédibiliser le gouvernement sortant auprès d’une grande partie de la jeunesse tunisienne.
Par ailleurs, selon plusieurs sources, l’un des jeunes filmés au Lycée Père Blanc est le fils de Souad Abderrahim, membre influente du groupe Ennahdha au sein de la majorité parlementaire. Il était ce matin impossible de contacter l’intéressée, celle-ci refusant de répondre à nos sollicitations.
Rached Cherif ( http://nawaat.org/)
Le ministre de l'éducation du gouvernement Islamiste ne tolère pas le Halem Shake
mais ne dit rien sur les activités salafistes et intégristes dans les lycées. ( image Facebook )
L'objet du Délit
"Le ministre de l'Education Abdellatif Abid est dans tous ses états, depuis qu'il a su qu'une fête a été organisée dans un lycée d'El Menzah, samedi 23 février, et au cours de laquelle des élèves du lycée ont imité la fameuse danse de Gangamn Style et la toute dernière danse qui fait le buzz sur internet en ce moment, Harlem Shake, en tenues indécentes.
D'après le ministre, ces élèves auxquels il reproche des comportements jugés immoraux, ont manqué de respect à l'institution éducative.
Une enquête sera menée à ce sujet, et l'inspection administrative et financière au sein du ministère de l'Education enquêtera sur les dépassements survenus samedi dans le lycée, indiquant que le ministère prendra des mesures à l'encontre des responsables de ces dépassements.
Abdellatif Abid a indiqué dans une déclaration à Mosaïque FM que la directrice de l'établissement n'a consulté ni la direction régionale de l'Education ni le ministère pour autoriser une telle fête. "
Source: Tunivisions.net |Tunisie , Enseignement
LA TUNISIE RÉSISTE ET RÉSISTE